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Caroline

Sympa ou pas sympa ? Le système nerveux du cheval... et du cavalier


Aujourd’hui je voudrais vous parler du système nerveux autonome ; celui du cheval et de l’humain sont étrangement similaires... Ne froncez pas les sourcils, vous allez tout comprendre 😊


Qu’est-ce que le système nerveux autonome (SNA) ?

Il s’agit du système qui gère de façon autonome les organes comme le cœur, les poumons ou les viscères. Par exemple, vous n’avez pas besoin de penser à votre cœur pour qu’il batte ni à votre souffle pour respirer au quotidien (enfin normalement !)


Le SNA fonctionne en 2 modes qui deviennent dominants en fonction des circonstances : Le système sympathique et le système parasympathique. J’espère que je n’ai perdu personne jusque là 😊


Le système sympathique, pas si sympa que ça

Le système sympathique est le système de l’action. Lorsqu’il est dominant, il augmente le rythme cardiaque, la respiration, dilate les pupilles, augmente la pression artérielle, produit de l’adrénaline… Vous êtes en alerte. C’est ce qui se passe lorsque vous êtes stressé à l’idée d’un examen, d'un entretien de boulot ou que vous croisez un ours dans une forêt… D’ailleurs le cerveau ne fait pas la différence entre une situation stressante du quotidien et une situation de danger réel. Quand votre système sympathique est dominant, vous actionnez l’instinct de survie. Le problème ici n’est pas le fait de passer en mode sympathique, c’est le fait d’y rester : Notre vie actuelle est très stressante et à moins de s’aménager un peu de temps pour redescendre en pression, le rythme quotidien fait que la plupart d’entre nous sont (trop) souvent en mode sympathique ; et ce n’est pas une bonne nouvelle puisque cela crée à la longue de l’impatience, de la colère, de l’agressivité et une tension musculaire constante.


Lorsqu’un cheval passe en mode sympathique, il réagit de 2 façons : on parle de « fight or flight », « le combat ou la fuite ». Le cheval étant une proie, sa 1ère réaction face à une menace sera la fuite, il est équipé physiquement pour ça. Par exemple, il fera un demi-tour plein galop face à quelque chose qui lui fait peur. S’il ne peut pas fuir, il passera alors au mode « combat » ou plutôt au mode « contraction » pour les chevaux domestiqués. C’est le cheval tendu musculairement, qui bougera moins bien ; celui qui est stressé et qui aura peur de tout, ou encore celui qui développera tout un tas de pathologies pas très réjouissantes comme des ulcères ou des coliques à force de prendre sur lui… Le fait d’avoir des chevaux en box, sans contact social, avec un manque de foin ou en compétition augmente les chances d’être en mode sympathique. Je pourrais également ajouter à cette liste que quand le propriétaire est stressé, le cheval le ressent et devient stressé à son tour 😉


Le système parasympathique

A l’opposé, le système parasympathique est dominant lorsque vous ou votre cheval êtes au repos. Il permet de diminuer la fréquence cardiaque et la respiration, de baisser la pression artérielle, de sécréter des endorphines. Par exemple, quand vous avez fait un bon repas et que vous passez du bon temps avec vos amis, c’est le système parasympathique qui domine. Il vous met au repos, se concentre sur la digestion et la socialisation. C’est pareil pour le cheval. Pour qu’il puisse se reposer, digérer, reprendre des forces… il doit repasser en mode parasympathique. Certains chevaux y arrivent seuls car ils sont calmes ou vivent dans des conditions propices. D’autres, stressés de nature ou vivant dans des conditions moins optimales, auront beaucoup de mal à repasser en mode parasympathique. Ils resteront tendus et deviendront de plus en plus sensibles, respireront mal, digéreront mal… Tout comme nous quand nous sommes stressés dans notre vie à 100 à l’heure.


Et au final, à quoi cela sert de parler des systèmes sympathique et parasympathique ?

  • Pour mieux comprendre ses propres réactions, en tant que cavalier, et celles de son cheval

  • Pour mieux comprendre le mode d’apprentissage du cheval : un cheval ne peut apprendre correctement que s’il est calme et détendu. Sa mémoire de travail dans les meilleures circonstances est en moyenne de 20 à 30 secondes. Plus il est stressé (et donc en mode sympathique), plus sa capacité d'apprendre et de corréler vos demandes avec une récompense seront faibles voir inexistantes (pour en savoir plus sur le sujet, je vous conseille de lire Andrew McLean, chercheur australien et spécialiste du comportement et de l’éducation du cheval. Vous retrouverez également des vidéos sur son compte Facebook)

  • Pour mieux comprendre ce qui se passe dans le corps de nos chevaux : Les études qui démontrent que le stress produit des effets nocifs sur les humains sont légions. Et tout comme l’humain, un cheval stressé au quotidien sera moins disponible et réagira au moindre stimulus (du cavalier, de l’environnement…). Son système immunitaire sera dégradé car en alerte permanente. Ses muscles seront contractés, ce qui pourra entraîner une baisse de la performance, blessures ou maladie.


Alors comment repasser en mode parasympathique ?

Si on m'avait dit un jour que je donnerai des conseils aux cavaliers pour être moins stressé, je n'y aurais pas cru 😂

Chez l’humain :

  1. Certains pratiqueront la médiation (5 minutes par jour suffisent, qu’on se le dise), le yoga ou les exercices de respirations

  2. D'autres préféreront la course à pied ou tout simplement marcher en forêt

Voici quelques exemples et je ne vais pas épiloguer sur le sujet. L’important est de trouver une activité qui vous relaxe, détend vos muscles trop contractés et vous permet de dépenser l’énergie négative accumulée et non relâchée physiquement.


Chez le cheval :

  1. L’idéal est de le placer dans des conditions proches de ses besoins naturels : au pré, avec des copains et de la nourriture toute la journée. Si cela n’est pas toujours compatible avec les installations et les activités sportives modernes (en France tout du moins), il faudra donc qu’il puisse sortir au maximum et qu’il ait du foin toute la journée et toute la nuit.

  2. Les thérapies manuelles comme la méthode Masterson aident le cheval à relâcher ses tensions et à repasser en mode parasympathique, le but étant de retrouver un état de forme optimum. L'avantage de cette méthode est que le praticien reste sous le seuil de déclenchement du mode sympathique pour travailler, assurant ainsi détente et bien-être au cheval, même stressé. Pour en savoir plus, contactez-moi 😉




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